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Léon Barthe, étoile filante de la Lyre decazevilloise

En lien avec son ouvrage « Musiques à ciel ouvert », le musicologue decazevillois Loïc Randeynes poursuit ses travaux. Il vient de redécouvrir Jean Léon Barthe dit Léon Barthe, un musicien militaire de carrière devenu le troisième chef de musique de la Lyre decazevilloise au début du 20ème siècle.

Carrière sous les drapeaux

Né le 7 avril 1860 à Laplume (Lot-et-Garonne), Léon Barthe est un engagé volontaire jouant le hautbois (1879), devenu sous-chef de musique à partir de 1887. Après une brillante carrière, il fait valoir ses droits à la retraite en 1904 et répond à une offre d’emploi de chef de musique auprès de la Lyre. Il succède à Alfred Sénizergues qui souhaite se consacrer pleinement à l’Union orphéonique de Decazeville.

Portrait du sous-chef de musique Léon Barthe, au 9ème régiment d’infanterie (Bastia, Corse) vers 1890. Collection privée de son arrière-petite-fille, Marie-Thérèse Rocquet.

Père de famille endeuillé

À Tarbes en 1886, il épouse Sydonie Catherine Courtade (couturière née en 1863). Le couple va avoir le bonheur d’accueillir 5 enfants. Leur fils aîné, Albert Marius, sous-lieutenant dans l’Armée de Terre durant la Première guerre mondiale, est Mort pour la France, tué à l’ennemi, le 25 septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast durant l’Attaque du Moulin Rouge dans le Pas-de-Calais.

Signature de Léon Barthe sur le registre des mariages. Ville de Tarbes.

Chef de musique à la Lyre decazevilloise

Auprès des 45 exécutants de la Lyre decazevilloise, M. Barthe découvre à l’automne 1904 un orchestre récemment distingué au concours musical de Tulle en 1902. Côté scène, le public apprécie ses qualités de hautboïste soliste. Le chef de la Lyre a même l’opportunité de s’associer ponctuellement avec M. Mansion, organiste titulaire à Notre-Dame de Decazeville, pour exprimer avec brio son art musical.

Départ contraint

En novembre 1906, une situation épineuse à la Lyre contraint M. Barthe à partir. L’intéressé évoque par voie de presse son sentiment d’être un artiste incompris. Les causes de son impopularité locale ne sont pas précisées, cependant, il lui est rappelé qu’il est pourtant si facile de capter la sympathie des sociétaires de l’orchestre, bons enfants et sociables à la perfection. Prenant acte de la situation, la Lyre lui souhaite de projeter à Montréjeau, sa nouvelle destination professionnelle en Haute-Garonne, un plus vif éclat qu’il n’en a obtenu localement.