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Louis Quintal : une histoire, deux familles

Il y a un an presque jour pour jour, on redécouvrait Louis Quintal, l’un des chefs oubliés des débuts de la Lyre decazevilloise, à la faveur de nouvelles recherches menées par le musicologue Loïc Randeynes. Cette publication a retenu l’attention de la famille Chaubin, qui revendique une filiation avec l’illustre musicien decazevillois. Jusque là rien d’anormal, si ce n’est que l’un de ses membres, Olivier Chaubin, un sémillant quinquagénaire, architecte dans un grand cabinet parisien, vient de prendre contact avec la Lyre en qualité de « petit-fils illégitime » de ce truculent musicien, né à Cransac en 1873. Dès lors, tout se complique.

Une famille cachée

Précédemment publié, Louis Quintal a eu une vie musicale particulièrement riche. Présent dès les premières années de la Lyre et ce jusqu’en 1913 (nommé sous-chef à Decazeville en 1910), il va par la suite déménager régulièrement, au grès de son métier de chef d’orchestre. Les témoignages de la famille Chaubin attestent que la vie privée du musicien est tout aussi surprenante. Alors qu’il dirige l’harmonie municipale de Châtellerault vers 1925, Louis Quintal se lie d’amitié avec Jean Chaubin, un artiste peintre et franc-maçon installé dans le Sud-Ouest. De leurs nombreuses visites réciproques, on retiendra davantage le rôle de Jacqueline, la fille du peintre. En effet, c’est sur cette jeune femme de 19 ans que se porte le dévolu de Louis Quintal, 62 ans. Une relation extra-conjugale s’installe entre Jacqueline et le vieux chef d’orchestre. De cette idylle secrète, heurtant les bonnes mœurs de l’époque, va naître Yves-Louis le 27 juillet 1935. Cet enfant caché, à la très catholique famille de Louis Quintal, est le père de notre architecte parisien.

Rare photo du couple Louis Quintal et Jacqueline Chaubin en 1934.

Rencontre estivale

Souhaitant découvrir son mystérieux grand-père (qu’il n’aura pas l’opportunité de connaître car décédé en 1948), Olivier Chaubin a donné rendez-vous dernièrement à Loïc Randeynes, au quartier de la Pointe Courte à Sète. L’occasion d’évoquer des secrets de famille et la liaison amoureuse de sa grand-mère. Cette rencontre chargée d’émotions fait de notre architecte, le plus jeune descendant de 3ème génération, de l’un des dirigeants des débuts de la Lyre. Malheureusement peu ou pas d’archives privées nouvelles à dépouiller, la situation de Louis Quintal étant longtemps un sujet tabou dans cette seconde famille du musicien. Vraisemblablement, une descendance légitime du chef d’orchestre pourrait encore exister et peut-être découvrira t’elle un jour, ces travaux de généalogie.

En août 2022, Olivier Chaubin (gauche) a donné rendez-vous à Loïc Randeynes (droite), au quartier de la Pointe Courte à Sète.

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Histoire de blasons

[LE SAVEZ-VOUS?]

Au cours de son histoire, la Lyre decazevilloise a arboré différents blasons, un signe distinctif et d’appartenance à cette société musicale fondée le 1er juillet 1900. Cette armoirie, si l’on peut dire, était le plus souvent apposée sur la correspondance de l’association ou les programmes de concert. Il faudra attendre 1969, avec la mise en place du premier uniforme complet de l’orchestre, pour que ce blason soit décliné en écusson brodé sur les vestes de musiciens.

Dès lors, la remise d’un uniforme avec son écusson signifiait la promotion de l’instrumentiste du grade d’élève à celui de sociétaire. L’entrée à la Lyre decazevilloise faisait l’objet d’une petite cérémonie informelle, la plupart du temps à l’occasion de la fête de Sainte-Cécile : le témoignage d’une transmission de valeurs humaines et d’un héritage musical.

Peu après le Centenaire de l’association, le port d’un écusson vestimentaire a été abonné. Seul un logo (de différente nature au fil des présidences) pouvait parfois s’insérer dans la correspondance postale, même si avec l’essor des mails et d’internet, cette pratique s’est aussi considérablement réduite. En 2022, une nouvelle graphie a vu le jour pour marquer le 120ème anniversaire de l’école de musique, rappelant dans un style plus moderne le blason de 1919, surmonté de celui de la Ville de Decazeville.

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Léon Barthe, étoile filante de la Lyre decazevilloise

En lien avec son ouvrage « Musiques à ciel ouvert », le musicologue decazevillois Loïc Randeynes poursuit ses travaux. Il vient de redécouvrir Jean Léon Barthe dit Léon Barthe, un musicien militaire de carrière devenu le troisième chef de musique de la Lyre decazevilloise au début du 20ème siècle.

Carrière sous les drapeaux

Né le 7 avril 1860 à Laplume (Lot-et-Garonne), Léon Barthe est un engagé volontaire jouant le hautbois (1879), devenu sous-chef de musique à partir de 1887. Après une brillante carrière, il fait valoir ses droits à la retraite en 1904 et répond à une offre d’emploi de chef de musique auprès de la Lyre. Il succède à Alfred Sénizergues qui souhaite se consacrer pleinement à l’Union orphéonique de Decazeville.

Portrait du sous-chef de musique Léon Barthe, au 9ème régiment d’infanterie (Bastia, Corse) vers 1890. Collection privée de son arrière-petite-fille, Marie-Thérèse Rocquet.

Père de famille endeuillé

À Tarbes en 1886, il épouse Sydonie Catherine Courtade (couturière née en 1863). Le couple va avoir le bonheur d’accueillir 5 enfants. Leur fils aîné, Albert Marius, sous-lieutenant dans l’Armée de Terre durant la Première guerre mondiale, est Mort pour la France, tué à l’ennemi, le 25 septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast durant l’Attaque du Moulin Rouge dans le Pas-de-Calais.

Signature de Léon Barthe sur le registre des mariages. Ville de Tarbes.

Chef de musique à la Lyre decazevilloise

Auprès des 45 exécutants de la Lyre decazevilloise, M. Barthe découvre à l’automne 1904 un orchestre récemment distingué au concours musical de Tulle en 1902. Côté scène, le public apprécie ses qualités de hautboïste soliste. Le chef de la Lyre a même l’opportunité de s’associer ponctuellement avec M. Mansion, organiste titulaire à Notre-Dame de Decazeville, pour exprimer avec brio son art musical.

Départ contraint

En novembre 1906, une situation épineuse à la Lyre contraint M. Barthe à partir. L’intéressé évoque par voie de presse son sentiment d’être un artiste incompris. Les causes de son impopularité locale ne sont pas précisées, cependant, il lui est rappelé qu’il est pourtant si facile de capter la sympathie des sociétaires de l’orchestre, bons enfants et sociables à la perfection. Prenant acte de la situation, la Lyre lui souhaite de projeter à Montréjeau, sa nouvelle destination professionnelle en Haute-Garonne, un plus vif éclat qu’il n’en a obtenu localement.

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Louis Quintal, le chef oublié de la Lyre decazevilloise

À la faveur d’une nouvelle campagne de documentation et de recherche consacrée à l’ouvrage « Musiques à ciel ouvert », Louis Quintal vient d’être redécouvert en mai 2021 par l’auteur. Il fait parti de ces chefs oubliés ou parfois méconnus, des débuts de la Lyre decazevilloise.

Musicien du Bassin minier

Né le 8 juin 1873 à Cransac (Aveyron), Louis Quintal est un comptable âgé de 20 ans, qui travaille auprès de la compagnie métallurgique Commentry, Fourchambault et Decazeville. A la fin du 19ème siècle, il y a une intense activité artistique dans le Bassin minier : de nombreuses sociétés, antérieures à la création de la Lyre decazevilloise, initient à l’art musical (chant et instrument). Vraisemblablement, le jeune Louis y croise la route de la puissante société musicale de Cransac connue comme l’harmonie des mines de Campagnac, l’harmonie des mines et forges d’Aubin, mais aussi celle de l’Union musicale de Decazeville, parmi les principales phalanges du moment. Épris d’amour pour la jeune Cransacoise Marie Basiline Roques (1877-1971), leur mariage est célébré en la cité thermale, le 9 décembre 1896. De leur union vont naître Jeanne Marie Louise Ursule (1897-1972) ; Louis Charles François (1899-1921) ; et Raymond Benjamin (1901-1998).

La genèse de son parcours musical demeure à ce jour insuffisamment documentée, cependant lors de son service militaire, il est mentionné comme musicien à partir du 13 décembre 1895. Louis Quintal est vraisemblablement l’un des témoins de la naissance de la Lyre decazevilloise, le 1er juillet 1900, et semble rejoindre ce nouvel orchestre d’harmonie dès sa création. Sa présence est démontrée ultérieurement dans une photo datée du 4 décembre 1907, l’une des plus anciennes iconographie connue de cette société musicale. C’est avec Gabriel Lefebvre – soliste de renom et charismatique chef de la Lyre decazevilloise entre 1906 et 1914 – que Louis Quintal semble se tourner vers la carrière musicale à partir de 1907, période où il est initié à l’art de la direction d’orchestre. Personnage très impliqué dans la vie associative locale, notamment au cercle « L’avenir » à Fontvernhes en 1909, on le retrouve comme directeur des festivités decazevilloises l’année suivante, à l’occasion de l’inauguration du kiosque à musique devant l’église.

Promu chef de musique adjoint

Au sein de la Lyre decazevilloise, Louis Quintal gravit les échelons. Sa nomination comme sous-chef, à l’unanimité du collège des sociétaires (36 voix pour 36 électeurs), fait l’objet d’une communication par voie de presse, le 2 juillet 1910. Au côté du chef Lefebvre, son engagement musical à la Lyre va se limiter essentiellement à des tâches subalternes, conformément aux usages de l’époque. Toujours comptable à la compagnie, son activité de professeur de musique est avérée au quartier de Fontvernhes à partir de mars 1911, date à partir de laquelle, la musique va occuper dans sa vie une place encore plus importante. Des documents ultérieurs viendront préciser sa qualité de professeur de solfège et d’instruments de la famille des cuivres, notamment le cornet à pistons. En qualité de sous-chef de la Lyre decazevilloise, il est promu comme officier d’académie, promotion violette, le 13 mars 1911 au Journal Officiel.

Louis Quintal avec la Lyre decazevilloise, le 4 décembre 1907

Cette distinction est concomitante de la création à Decazeville en avril 1911, d’une nouvelle société de trompes de chasses – L’écho de Fontvernhes – dans laquelle Louis Quintal se voit confié la direction musicale. Toujours à Decazeville et la même année, on le retrouve aussi comme directeur d’une autre société de trompes – Les sonneurs réunis – avec laquelle il donne de nombreux concerts dans la Bassin minier mais aussi à Conques. Sa présence à Decazeville est avérée jusqu’au 6 avril 1913, date à laquelle il part s’installer à Carcassonne (Aude). Louis Quintal saisit l’opportunité de s’établir comme musicien de carrière, en répondant à une offre d’emploi dans la cité cathare.

Carrière professionnelle dans l’Aude

Dès son arrivée à Carcassonne, Louis Quintal prend la direction musicale de la société lyrique Sainte-Cécile, qui est un orchestre d’harmonie. L’un de ses premiers concerts, aujourd’hui documenté, est organisé le dimanche 11 mai 1913 au théâtre de la Cité, à l’occasion de la visite des excursionnistes marseillais. Avec cette société musicale, fondée en 1867, on recense une huitaine de concerts dirigés par Louis Quintal, au cours de cette première saison dans l’Aude. Cette dynamique va se poursuivre et s’amplifier jusqu’au début de la Première Guerre Mondiale. En parallèle, dans le cadre de cette association, Louis Quintal dispense des cours de musique gratuits (solfège et instrument) à destination des enfants de la ville. En temps de guerre, le 26 novembre 1916 en l’église Saint-Vincent de Carcassonne, la société lyrique Sainte-Cécile participe à une messe suivie d’une absoute solennelle pour les soldats tombés au champs d’honneur. Louis Quintal y dirige plusieurs œuvres musicales et à l’issue de la cérémonie, une manifestation patriotique est organisée au monument des enfants de l’Aude.

En 1917, une parenthèse heureuse vient égayer cette période troublée. Sa fille Jeanne convole en justes noces avec Limousin François Alexandre Abel, le 3 septembre à Carcassonne. Dès l’Armistice, Louis Quintal reprend en main, avec talent et brio, cette société lyrique Sainte-Cécile. Sa participation à de nombreux concerts, concours et festivals, à Carcassonne et ses environs, fait l’objet de nombreuses publications dans la presse locale et régionale, jusqu’à fin juin 1921. Un changement de situation intervient par la suite, possiblement en lien avec le récent décès de son fils Louis Charles François, le 19 février 1921 à Carcassonne, emporté par la tuberculose à l’âge de 22 ans.

En terre héraultaise

Après avoir occupé jusqu’à trois domiciles successifs à Carcassonne entre 1913 et 1922 – 13 rue de l’hospice, 54 rue Voltaire puis 24 rue Voltaire – Louis Quintal part s’installer dans le département voisin de l’Hérault, à Puisserguier dans la région de Béziers. En décembre 1922, il est recruté comme premier chef d’orchestre de l’union musicale dans cette commune – société musicale fondée le 11 novembre 1920 – en remplacement de M. Pomiers qui vient de décéder. Avec cet orchestre composé de 85 exécutants, il dirige un concert lors de l’exposition de Montpellier, le dimanche 10 juin 1923, à l’occasion de la visite du Ministre de l’Agriculture. Ce même jour en préambule, Louis Quintal offre avec ses musiciens, une aubade au siège du journal le Petit Méridional. Lors de cette prestation, le chef est dépeint dans la presse comme aussi dévoué et compétent que modeste. En qualité de directeur de la société musicale de Puisserguier, Louis Quintal est nommé par le ministère de l’instruction Publique et des Beaux-Arts, au rang d’officier de l’instruction publique, le 1er juillet 1923 au Journal Officiel. Cette distinction est remise par anticipation fin juin 1923, lors d’une cérémonie à la mairie de Puisserguier, par le député-maire Charles Guilhaumon, à l’occasion du succès de l’union musicale à l’exposition de Montpellier.

Louis Quintal (premier rang) avec l’Union musicale de Puisserguier en 1923. Collection les Mémoires de Puisserguier, Corinne Milhet.

En parallèle de l’orchestre d’harmonie, Louis Quintal s’établit comme professeur de musique, rue des arts à Puisserguier. Un nouveau palier musical semble franchi à partir de 1924 où ce chef d’orchestre tutoie les sommets de son art. Le 15 juin 1924, il réunit l’union musicale de Puisserguier avec la Lyre bitteroise, soit près de 200 instrumentistes pour la recréation de Déjanire de Camille Saint-Saëns aux arènes de Béziers. Cet évènement est relaté d’une façon dithyrambique par la presse locale. Toujours à Béziers, Louis Quintal dirige l’Arlésienne de Georges Bizet, avec chœur et orchestre, au théâtre municipal les 27 et 28 décembre 1924. Un autre vibrant succès à son crédit !

Le Châtelleraudais

Nouveau départ en 1926 pour Louis Quintal qui rejoint Châtellerault dans la Vienne. Il est domicilié successivement route de Richelieu (1926 à 1929) ; 10 rue Saint André (1929 à 1932) puis au 78 rue Jeanne d’Arc (1932 à 1935). Cette installation coïncide avec sa nouvelle nomination de chef de l’harmonie municipale à partir de janvier 1926 suite à la démission de son prédécesseur M. Sfordzan. Installé officiellement dans ses fonctions le 1er février 1926, Louis Quintal dirige son premier concert avec l’harmonie municipale, le 21 mars courant au kiosque de la promenade. Ce rendez-vous inaugural voit la création d’une marche pour orchestre intitulé Le Châtelleraudais, composé par Louis Quintal et dédié à Louis Ripault, maire de Châtellerault et également président de la société musicale.

Compositeur prolifique, on doit à Louis Quintal un catalogue d’œuvres originales pour fanfare ou orchestre d’harmonie. Parmi les partitions recensées, on peut citer :

  • Kasserien, pour orchestre d’harmonie avec tambours et clairons (pas redoublé)
  • Le Châtelleraudais (marche)
  • Les gars du Poitou (marche)
  • Lésigny, pour orchestre d’harmonie avec tambours et clairons (pas redoublé)
  • Lointains souvenirs (valse)

Quelques mois après, nouvelle distinction pour Louis Quintal avec la médaille d’honneur des sociétés musicales et chorales du ministère de l’instruction publique et des beaux-arts, une disposition publiée le 21 juillet 1926 au Journal Officiel. En outre, il est l’instigateur d’une véritable prouesse en juin 1927 où Le Châtelleraudais est interprété sous sa direction par 1100 musiciens et choristes, à l’occasion du 15ème congrès des sociétés musicales de l’Ouest. Dans la Vienne, on le retrouve aussi comme directeur de « L’Écho de la Forêt » société de Trompes de Chasse, mais aussi de l’harmonie de Thuré, deux sociétés musicales du secteur de Châtellerault.

Louis Quintal n’en n’oublie pas le Sud de la France et notamment sa précédente affectation dans l’Hérault. En effet, dès le 28 janvier 1928 à Pézenas, il s’associe à Émile Barthe, un écrivain français de langue occitane, lors de la création des « Raisins de Lune », une pièce de théâtre dont il signe la partition. C’est sans compter sur le concert de la société musicale de Puisserguier, le dimanche 17 novembre 1929, que Louis Quintal dirige dans le cadre de l’exposition de Béziers. Toujours avec Émile Barthe, il signe une deuxième partition, « La gitano », créée le 16 février 1932 à Narbonne. Nous constatons que Louis Quintal est impliqué en même temps dans deux territoires distants de plus de 500 km.

Portrait de Louis Quintal à Puisserguier vers 1925
(archives de l’harmonie municipale de Châtellerault, Louis Posay et Gérard Multon)

Franc-maçon au GODF

En parallèle, c’est à partir de 1931 que Louis Quintal intègre la franc-maçonnerie auprès du Grand Orient de France (GODF). Il y fréquente la loge L’Avenir à Châtellerault, d’abord au grade d’apprenti à partir du 21 novembre 1931, compagnon à partir du 5 novembre 1932, maître à partir du 21 octobre 1933 et enfin grand expert, responsable de loge à partir de 1934.

Après 27 ans de direction d’orchestre cumulés depuis son Aveyron natal, Louis Quintal est distingué en 1934 de la médaille d’honneur confédérale. Le 15 mai 1935, il quitte son poste pour une situation supposée plus avantageuse. Nommé sous-chef de la musique municipale de Nice, Louis Quintal s’installe en ville au 3 rue Antoine Gauthier.

Fin de carrière à Nice

Cette période niçoise demeure à ce stade insuffisamment documentée et de sa brillante carrière de chef, il n’occupe finalement plus qu’une place de numéro 2 dans cette société musicale. Comme à chaque fois, le sous-chef se limite à des tâches subalternes et n’intervient que rarement, le plus souvent en l’absence du chef. On doit certainement y voir une affectation de convenance, permettant à Louis Quintal d’attendre sereinement l’heure de la retraite. Cette harmonie municipale est cependant une puissante société professionnelle, où les musiciens sont contractualisés par la Ville, tant pour les répétitions que pour les prestations hebdomadaires. Avec plus de 40 concerts du dimanche par an, au kiosque de la place Masséna et avec un programme intégralement renouvelé à chaque fois, c’est peu dire que l’harmonie municipale de Nice occupe une place de choix dans la politique culturelle locale.

Dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, cet orchestre, comme beaucoup d’autres, rentre dans une période de sommeil. De nombreux musiciens niçois sont mobilisés pour assurer notamment la défense des forteresses alpines. Sans perspectives musicales à court terme, et face à l’avancée des troupes italiennes qui viennent occuper Nice à partir du 11 novembre 1942, Louis Quintal décide de quitter les Alpes-Maritimes. Il trouve refuge chez sa fille Jeanne en Ariège et fait valoir ses droits à la retraite. Il décède à Pamiers, le 2 mai 1948 dans sa 74ème année.

Ci-dessous, animation d’un portrait de Louis Quintal en 1925 grâce à l’intelligence artificielle.

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Christian Escaffre : Mon pays noir

Revue de presse du dimanche 8 août 2021 sur le journal La Dépêche du Midi.

Notre ancien sociétaire Christian Escaffre, archiviste de l’orchestre du milieu des années 1960 jusqu’au début des années 1980, vient d’être publié à titre posthume par son fils Jean-Luc. Ce dernier est lui-même un ancien clarinettiste de la Lyre decazevilloise qui a fait ses débuts parmi nous.

Christian (1935-2013) est lauréat d’un prix d’honneur posthume pour MON PAYS NOIR, un recueil de poésies sur notre territoire présenté à l’édition 2021 du prix littéraire éponyme. Jean-Luc Escaffre recevra cette distinction au nom de son père, ce vendredi 13 août à 16h30 au château de Gironde, sur les hauteurs de Port d’Agrès près de Decazeville.

Christian Escaffre (1935-2013), archiviste de la Lyre decazevilloise, lors de la Sainte-Cécile le 23 novembre 1969.

Mon pays noir, Une de couverture (avec l’aimable autorisation de son fils Jean-Luc).

Mon pays noir, à mon père (avec l’aimable autorisation de son fils Jean-Luc).

Extrait de l’ouvrage avec l’aimable autorisation de son fils Jean-Luc.

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Les archives sonores de la Lyre decazevilloise

Le confinement prolongé du secteur culturel, concernant notamment l’activité musicale associative, est propice à des travaux documentaires. Après la publication de l’ouvrage Musiques à ciel ouvert en octobre dernier, relatant largement l’histoire de la musique d’harmonie à Decazeville, ce sont désormais les archives sonores de la Lyre qui sont mises à l’honneur. La discographie de l’association, parfois méconnue de ses contemporains, fait l’objet d’importantes recherches et travaux de restauration que l’on peut désormais retrouver et écouter sur la plateforme numérique Soundcloud.

CLIQUER ICI

D’ores-et-déjà des concerts du début des années 2000, mais aussi les créations du concours de composition à l’occasion du centenaire de la Lyre, sont versés au patrimoine sonore et immatériel de l’orchestre Decazevillois au fil de l’avancement de la campagne de collecte. Chaque titre, dont la source est parfois dégradée, bénéficie d’une restauration numérique avant sa mise en ligne. Cette plateforme a vocation à être fréquemment actualisée, aussi n’hésitez pas à y revenir pour y découvrir les nouvelles trouvailles du passé, mais aussi les réalisations plus actuelles !

NOS ALBUMS

NOTRE CATALOGUE

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La Lyre decazevilloise s’enregistre

Alors que l’orchestre d’harmonie est à l’arrêt une fois encore depuis octobre 2020, la continuité et la permanence de la Lyre decazevilloise sur le territoire est au cœur de toutes les préoccupations. La pratique musicale en amateur doit encore attendre des jours meilleurs pour s’exprimer dans les fêtes de village, les cérémonies patriotiques ou les salles de concert. Avec le souci de maintenir la fibre musicale et le lien entre les sociétaires, l’association s’est tournée vers l’enregistrement studio. Cette démarche va contribuer à alimenter une discographie déjà existante, au sein d’archives sonores restaurées, qui seront présentées ultérieurement.

Tous ensemble, mais chacun chez soi !

Dernièrement en février 2021, dans le cadre de la célébration du centième anniversaire de la mort du compositeur Camille Saint-Saëns, la Lyre decazevilloise a réinterprété à sa façon, la Marche royale du Lion, extraite du Carnaval des animaux. Particularité s’il en était, cet enregistrement a été réalisé en mode confiné, chacun chez soi, en raison de la pandémie sanitaire Covid-19. Une première technique sous cette forme dans l’histoire de la Lyre.

Chaque sociétaire enregistre séparément sa partition, avant une mise en commun au mixage.

Un bestiaire musical

Saint-Saëns composa cette fantaisie zoologique en 1886, au cours de ses vacances dans un petit village autrichien. Il ne s’agit pas de musique sérieuse mais d’une parenthèse humoristique dans l’œuvre du compositeur. Créé durant le Carnaval de Paris, à l’occasion du Mardi Gras, elle fut rejouée pour fêter la mi-carême. Le compositeur interdit ensuite l’exécution publique de cette œuvre de son vivant, excepté Le Cygne. L’œuvre ne sera rejouée qu’en 1922 et obtiendra un succès immense dans le monde entier, succès jamais démenti depuis.

De nouveaux projets à venir

Dès à présent, le succès de cette première réalisation en appelle d’autres. La Lyre va notamment revisiter la musique de Jean-Michel Jarre, dans une version orchestre à vents avec instruments électroniques, avant de se consacrer éventuellement à la musique baroque et pourquoi pas en suivant, à des œuvres du patrimoine musical Decazevillois d’hier ou d’aujourd’hui. Le répertoire de la Lyre, dont l’exigence musicale est le fil conducteur, fait preuve de résilience tout en évoluant avec son temps. Il suffit de tendre l’oreille sur le site internet de l’association pour le découvrir ou le redécouvrir !

© Lyre decazevilloise, février 2021
Carnaval des animaux, Camille Saint-Saëns
« La marche royale du lion », arrangement Matt Kingston
Enregistrement confiné en multi-pistes
Mixage : Maco studio (Decazeville), Loïc Randeynes

Les musiciens sociétaires

  • ANDRÉ Vincent saxophone ténor
  • CAYLA Catherine saxophone alto
  • DELTEIL Clément trompette
  • MARTINAT Didier trombone, tuba
  • MARTINAT Régine saxophone alto, saxophone baryton
  • NOYELLE Paul saxhorn basse
  • NOYELLE Thomas saxhorn basse
  • RANDEYNES Loïc percussions d’orchestre, piano, cordes additionnelles
  • SECONDO Jean-Pierre trompette
  • TARAYRE Alix clarinette
  • TARAYRE Héloïse trompette
  • TOVAR Christiane glockenspiel
  • TRUEL Évelyne flûte traversière

Les conseillers techniques

Nous remercions les personnalités suivantes, qui nous ont aimablement accompagné dans cette réalisation par leurs conseils bienveillants et leur expérience en enregistrement.

  • BOREAU Olivier trombone, euphonium, directeur EMM Blanzy
  • COUSTOU Valérie saxophone, CRD Carcassonne
  • MICHON Patrick cor d’harmonie, Pern
  • NAGATA Miki trombone basse, CRD Tulle
  • VIEULES Florent trompette, EDM Lyre decazevilloise, ERI Figeac

Micro ouvert sur Radio Bassin Houiller (RBH)

[PATRIMOINE] : Le 8 janvier 2004, Christian Rayet (président de la Lyre decazevilloise) et Jean-Luc Escaffre (président fédéral des sociétés musicales de l’Aveyron) étaient les invités de Christian Beaumel lors de l’émission « micro ouvert » sur Radio Bassin Houiller, RBH – Chérie FM 102.4. L’occasion de revenir sur les préparatifs du concert à Viviez du samedi 17 janvier 2004 avec l’orchestre départemental d’harmonie de l’Aveyron pour la création musicale « Émotions » de Jérôme Naulais ; mais aussi sur l’actualité musicale fédérale.

ENREGISTREMENT DU 8 JANVIER 2004

(interview uniquement)

Compositeur et tromboniste français

Jérôme Naulais (né en 1951) consacre une part de son activité à l’enseignement. Après avoir été professeur de trombone aux écoles de musique d’Antony, Fresnes, Sèvres et de l’E.N.M de ville d’Avray, ainsi que dans des académies internationales (France, Belgique, Japon), il est aujourd’hui directeur de l’école de musique du club musical de La Poste et de France Télécom – Paris au sein duquel il assure également la direction de l’orchestre d’harmonie. Très tôt Jérôme Naulais s’est dirigé vers la composition en produisant des œuvres pour musique de chambre, orchestre d’harmonie et orchestre symphonique. Par ailleurs, il se consacre à la pédagogie et édite des méthodes, études et pièces de concours.

Jérôme Naulais est l’une des grandes signatures de la musique française pour orchestre d’harmonie. Crédit photo : archive de 2017, club musical de la Poste et France Télécom.

Création originale

En 2003, la fédération des sociétés musicales de l’Aveyron passe commande d’une œuvre originale pour orchestre d’harmonie à Jérôme Naulais. L’œuvre composée s’intitule « Émotions » et s’articule autour de 4 mouvements : Polk’attitude, Claro de luna, Zen et Hot rock. L’ensemble de l’interprétation dure presque 12 minutes et l’on peut retrouver la partition d’orchestre aux éditions Pierre Lafitan. Plus largement, cette création s’inscrit dans un projet d’enregistrement d’un disque éponyme « Émotions » avec l’orchestre départemental d’harmonie de l’Aveyron sous la direction de Jean Bourdoncle assisté de Mikael Chamayou. La session s’est déroulée du 18 au 23 août 2003 au centre Azureva de Brommat (Aveyron) avec trois jours consacrés à la préparation des sept titres de l’album (dont « Émotions ») et deux jours dédiés à l’enregistrement. La session a été ponctuée par un concert au centre Azureva le samedi 23 août où a été dévoilée au public pour la première fois cette nouvelle œuvre de Jérôme Naulais dans le cadre d’une création mondiale.

Pochette de l’album « Émotions » en 2003.

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Chœurs et orchestre préparent le Téléthon

Naissance d’un concert caritatif

Le tissu associatif et musical du bassin de Decazeville est riche d’acteurs qui participent à l’animation du territoire, mais aussi soutiennent des causes caritatives comme le Téléthon. Piloté dès l’origine par Jean-Claude Garcia de l’association « Espoir et vie », le concert du Téléthon est né en 2002 sous l’impulsion de la Lyre decazevilloise qui a proposé un concert caritatif donné à guichet fermé sous l’aire couverte de Viviez, avant une deuxième édition en 2003 à l’espace Yves-Roques de Decazeville nouvellement en service. Dès 2004, devant la multiplication des animations sur le bassin minier au profit de cette cause, le principe d’une participation de la Lyre a été abandonné.

En 2002, la Lyre decazevilloise installe le premier concert du Téléthon sur le bassin.

CLIQUER : PROGRAMME DE CONCERT DU SAMEDI 14 DÉCEMBRE 2002

Nouveau format musical

Il faudra attendre octobre 2016 pour que soit relancé ce concert caritatif co-animé cette fois-ci par la chorale en Sol mineur, le chœur d’Olt et la Lyre decazevilloise dans un nouveau format à l’espace Yves-Roques. Dès lors, ce rendez-vous musical devient annuel et s’installe par la suite à la salle du Laminoir de Decazeville, avec en 2017 l’ajout des guitares de l’école de musique « Bruits de couloir » (aujourd’hui Hello musique) mais aussi de la chorale Fasila chanter, ensemble crée la même année par Michel Dupin.

En 2017, les partenaires du concert caritatif se retrouvent à la Lyre decazevilloise.

Concert au Laminoir

La prochaine édition est programmée à la salle du Laminoir de Decazeville le dimanche 10 novembre 2019 et dès à présent les trois chorales partenaires (Sol mineur, Fasila chanter et Viviez) accompagnées par les musiciens de la Lyre decazevilloise répètent un programme commun sous la direction de François Mailhé. Ce concert sera aussi l’occasion d’entendre les différentes formations qui proposeront au préalable un programme individuel, dans un concert au répertoire très diversifié en faveur de l’AFM. Un large public est attendu afin d’aider la recherche, les malades atteints de maladies génétiques et leur famille. Depuis 30 ans, des avancées extraordinaires ont été réalisées dans plusieurs domaines (découvertes de maladies rares, nouveaux soins, soutien aux malades et à leur famille) et ceci grâce à cet élan de solidarité national et local qui ne s’est jamais démenti.

Répétition générale du samedi 12 octobre 2019 sous la direction de François Mailhé.

NOTRE VIDÉO

L’Express du Midi relate la Lyre Decazevilloise à ses débuts

Publié entre 1891 et 1938, l’Express du Midi est un quotidien régional édité à Toulouse. De tendance conservatrice, il se définit lui-même par son sous-titre comme « Organe de défense sociale et religieuse ».

L’Express du Midi tient l’une des premières places parmi les grands journaux de province. Voilà ce qu’on pouvait lire de lui en 1891 : « Son organisation s’étend à quinze départements du centre et du sud-ouest et comprend plus de 300 correspondants. »

Dès le début du XXème, on trouve des articles de presse relatant les premières prestations de la Lyre Decazevilloise. Voici quelques extraits choisis parmi des collections numérisées mises à disposition par le Ministère de la Culture :

Programme des fêtes de Decazeville en 1905.

 

La Lyre Decazevilloise au concours de Cahors en 1906.

 

La Lyre Decazevilloise au concours de Tonneins en 1912.